Le politologue Richard Boni Ouorou s’est prononcé par rapport à l’exhortation du commissaire Eric Yérima qui déconseille vivement l’achat des téléphones portables et ordinateurs usagers. Richard Boni Ouorou invite la représentation nationale à recadrer l’exercice du pouvoir policier et rappelle l’État à l’ordre face à la répression contre la cybercriminalité. Une répression dite aveugle qui fait des victimes parmi les innocents, en raison de son caractère excessivement punitif selon le politologue. Lisez l’intégralité de sa lettre ici 👇
Exhortation de la police nationale à l’achat d’appareils neufs.
Cher Concitoyens, Terrien,ne,s
La lutte contre la cybercriminalité, bien que louable dans son essence, s’est transformée dans notre pays en un instrument de répression aveugle qui fait des victimes parmi les innocents, en raison de son caractère excessivement punitif. Des arrestations sont menées sans fondements juridiques solides, souvent basées sur un simple jugement de faciès.
Face à l’appel de la police qui exhorte nos concitoyens à se méfier de l’achat d’appareils d’occasion, sous prétexte de risques de se retrouver avec des biens issus de cambriolages, je m’interroge.
Ne devons-nous pas craindre qu’une telle annonce préfigure une escalade de la répression policière, accompagnée de ses inévitables bavures ?
N’est-il pas temps que notre représentation nationale s’émeuve du tournant que prend cette répression et de la frustration grandissante qu’elle engendre au sein de la population ? Dans un pays où le salaire moyen est de 80 000 francs, alors qu’un ordinateur coûte en moyenne 250 000 francs, comment pouvons-nous tolérer que l’État n’offre aucune subvention, ni crédit , même aux étudiants, pour acquérir cet outil professionnel essentiel mais décide désormais de menacer implicitement ceux qui veulent acquérir d’occasionnels ?
À l’ère où l’ordinateur et le smartphone sont devenus des outils professionnels incontournables, il est inacceptable de brimer ou de menacer, même implicitement, les populations qui cherchent à se les procurer. Où nous mène donc cette politique ?
Nos députés, à qui incombe la mission d’encadrer l’action de l’État par des lois, doivent prendre à bras le corps cette problématique. Ils doivent œuvrer pour encadrer l’exercice du pouvoir policier et rappeler l’État à l’ordre face à cette répression qui fait des ravages inacceptables parmi les innocents.
Prospérons ensemble
Dieu bénisse notre pays et assagisse ses dirigeants.
Prenez soin de vous.
Issa Boni Richard Ouorou ❤️