La libération immédiate de Reckya Madougou réclamée par le Groupe de Travail de la Détention Arbitraire de l’ONU semble rester sans suite.
Cette privation de liberté de l’ancienne ministre béninoise de la justice est perçue comme arbitraire au regard des experts de l’ONU. Le groupe de travail évoque entre autres la violation des articles 3, 9, 10, 11, 19, 21 et 22 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les articles 9, 14, 19, 21, 22 et 25 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques. L’avis du groupe de travail est donc clair, libérer Reckya Madougou sans condition et lui accorder une réparation. Cette injonction faite au gouvernement béninois reste pour l’instant sans écho. Même si le document de 17 pages qui détaille les arguments des experts de l’ONU indique un délai de six mois pour voir la décision exécutée. Il n’en demeure pas moins que le mutisme dans lequel les Organisations de la Société Civile intervenant dans la promotion, la protection et la réparation des droits de l’Homme inquiète à maintes égards.En premier, le silence de la première institution béninoise de défense des droits de l’Homme ( La Commission Béninoise des Droits de l’Homme). Pourtant, les dispositions de l’article 4 de la loi nº2012-36 du 15 février 2013 lui donnent plein pouvoir de :donner aux institutions de la République, à la population et à toute structure compétente des renseignements, des avis et recommandations sur toutes les questions relatives au droit de l’homme.Jusqu’à quand garderont-elles le silence ?Quelque chose est-elle fait dans ce sens à l’insu du public ? Pour l’instant ce qui est palpable, c’est une fois encore ce silence pesant.
Samuel HOUNDJO
Reckya Madougou
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