C’est un rapport circonstancié de 130 pages en date de juillet 2023 dont Crystal News a pu se procurer une copie. Il est intitulé ” Contribution à l’amélioration de l’environnement des lieux de privation de liberté au Bénin » et fait suite à une mission de visite des Centres d’Accueil et de Protection d’Enfants (CAPE) et des prisons civiles et maisons d’arrêts du Bénin dans la période de juin et juillet 2021.
Dans ce document, la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH) note l’existence de cellules d’isolement dans la majorité des prisons du Bénin où des prisonniers sont jetés aux mépris des normes internationales. Ils y sont notamment gardés dans des délais anormalement longs. Le cas ayant le plus frappé la commission est la prison civile d’Akpro-Missérété. À la page 62 du rapport on peut lire « Des cas de traitements inhumains et dégradants ont été observés à la prison civile d’Akpro-Missérété. Il s’agit essentiellement de 5 détenus qui étaient dans des cellules insalubres d’environ un mètre sur deux mètres. Ces derniers vivent des conditions de détention déplorables et ne peuvent recevoir ni des vivres de leurs familles respectives ni encore de visites.» Après cette mission, 4 détenus avaient été sortis de là.
Rappelons qu’au Bénin, la durée maximale de détention à l’isolement est de 08 jours pour décision venant du régisseur, 30 jours pour le procureur et 45 jours en une seule fois pour le ministre. Seulement pour des motifs exceptionnels, le ministre de la justice peut infliger une peine de trois mois de cellules. Dans ces cas, le séjour est fractionné en deux périodes de 45 jours séparées par un mois de détention normale d’après le décret n°73-293 du 15 septembre 1973 portant régime pénitentiaire au Bénin. Bien d’autres cas de » traitements inhumains » ont été relevés. La CBDH a fait des recommandations aussi bien aux autorités pénitentiaires qu’aux autorités politiques.
Virgile AHOUANSÉ
2 Commentaires
Je me demande pourquoi tous les acteurs de la justice se fixent sur les conditions de détention des prisonniers alors que le vrai problème, Le seul et unique problème, c’est que près de 10.000 détenus sont oubliés dans les prisons du Bénin sans procès. Des détenus qui s’ils sont jugés aujourd’hui, seront libérés parce qu’ils ont déjà dépassé la peine maximale encouru. C’est comme ce jeune en prison depuis 10 ans sans procès pour vol de poisson congélé. La justice béninoise, c’est l’horreur. Ils volent la vie des gens sans aucun remord.
Bonjour à vous et Merci pour l’article.
Pouvez vous m’aider à avoir accès au rapport de la commission en question