Le Bénin traverse une crise de repères idéologiques où le matérialisme domine la sphère politique au détriment d’une vision collective pour le bien-être national. Simon-Narcisse Tomety plaide pour la renaissance d’une culture idéologique authentique, capable de fédérer le peuple, réformer la gouvernance et garantir un développement harmonieux. Un appel à une nouvelle génération d’idéologues se fait urgent pour relever les défis du vivre-ensemble et de la justice sociale. Lire l’intégralité de la tribune du professeur Simon-Narcisse Tomety
Le Bénin, un pays en panne de culture idéologique à la recherche d’une nouvelle voie pour le vivre-ensemble- « Mieux vaut laisser un idéal, une spiritualité, un sens de la vie à la postérité. Notre Président Thomas Sankara a été sauvagement assassiné, il n’a rien laissé ; mais aujourd’hui, son nom traverse toute la planète ; ça doit être un idéal pour nous. Si nous avons cet idéal-là, je suis sûr que nous pouvons aller très loin. » Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, Ancien premier ministre, du Burkina Faso L’idéologie est le premier investissement dans le capital humain d’un pays qui se donne des repères pour le progrès de l’homme et de la société en traitant fondamentalement des idéaux d’un peuple pour la conquête de son mieux-être ; et quand vous ratez cette obligation en politique, en gouvernance d’État et dans le système éducatif national, vous mettez en danger un pays et tout un peuple. L’idéologie est un nettoyant des états d’esprit puisqu’elle concourt à l’amélioration de l’égrégore national par la puissance du verbe en agissant sur la géopolitique d’un pays.Un idéologue est cette personne de culture politique, de culture économique, de culture sociale et de culture spirituelle avancée qui produit des pensées à forte charge vibratoire et qui peut exceptionnellement enflammer, et plus souvent, jouer le rôle d’hypotenseur quand la tension du roi ou du peuple monte, un rôle de sapeur pompier quand un brasier s’active. L’idéologue c’est l’assureur et le réassureur qui a l’art de rassurer donc de convaincre par la puissance positive du verbe. Un idéologue doit être reconnu comme une personne dématérialisée, honnête et engagée dont la parole interpelle et met en confiance le roi sans trahir la volonté populaire. Il est celui par qui on appréhende les valeurs d’une organisation sociale parce qu’il les incarne en conviction, en sincérité, en comportement. Ce faisant, un roublard est un inconstant à conscience vacillante qui ne peut pas être un vrai idéologue même lorsqu’il simule ce statut, il n’y parviendra pas.Quand un parti politique n’a pas d’idéologues, l’animation de la vie politique se réduit à une romance matérialiste où il ne reste qu’à célébrer les galets au lieu d’élever et de fortifier la conscience collective d’un peuple. Et pourtant, la priorité d’un parti politique responsable est de former des idéologues spécialistes et des idéologues généralistes pour ensuite former des citoyens à la vie militante d’engagement et de responsabilité. Le milliard politique partisan (MPP) est juste une rente d’affaires au Bénin autour de laquelle ces politiciens véreux se dénoncent sur la prairie publique où ils viennent tous paître comme des vaches. Le peuple observe bien ce qui sort de leurs derrières et se fait une opinion sur les valeurs incarnées. Du financement occulte des partis politiques qui continue, car il n’existe pas une culture citoyenne de cotisation politique au Bénin pour le financement des partis politiques. L’occultisme financier demeure une stratégie de l’ombre et rien n’aura changé en matière d’animation de la vie politique de 2016 jusqu’en 2026. La mentalité en politique est si pourrie que des gens bien élevés ont peur de s’y aventurer au risque d’être pollués. C’est regrettable tout de même pour la cité et la patrie.Tous ceux qui peuvent intervenir dans le financement occulte des partis politiques sont anéantis et d’autres neutralisés afin qu’ils soient incapables d’accorder leurs soutiens financiers à des candidats aux prochaines échéances électorales après avoir multiplié les obstacles pour l’exclusion : quitus fiscal, caution financière, parrainage. La caution morale et éthique ne figure pas sur le parcours à obstacles ainsi que le certificat de bonne santé psychique.Cette stratégie malveillante de confiscation durable du pouvoir d’État traduit ce qu’il y a de mauvaise foi à l’extrême en politique au Bénin, le pays du Vaudun. Un bon idéologue est différent d’un porte-parole d’un gouvernement qui est au remplissage de son portefeuille en allant dans tous les sens de la manipulation des émotions de ses compatriotes sur la base de la seule volonté de ce que veut son maître employeur. Pour être un idéologue, il faut aimer la droiture, être un homme de conviction et de foi, surtout, être pétri de la compétence des compétences que sont la morale et l’éthique, les seules compétences porteuses de valeurs nobles pour produire des interactions positives et des effets d’entraînement. De vrais idéologues, le Bénin en a connu : Justin Tometin Ahonmadégbé, Abdoulaye Issa, Adjo Boco Ignace, Jean Pliya, Rafiatou Karimou*. C’est en se replongeant dans la vie et les œuvres de ces personnalités avec la contribution des historiens qu’on peut retrouver les valeurs que ces personnes incarnaient dans le combat politique et social de notre pays pour faire féconder la renaissance d’une vie militante en vue d’un vivre-ensemble durable au Bénin. En cela, le mot RUPTURE est idéologiquement un mot creux à mettre de côté en faveur de la continuité historique car l’histoire ne se construit jamais en effaçant les traces du passé. Ceux qui agissent de la sorte sont des gens orgueilleux et matérialistes sur les bords. Ce qui lie ceux-là c’est le matériel, ce qui finit par les diviser violemment c’est le matériel et enfin, ce qui finit par les détruire, c’est le pouvoir éphémère de la course au matériel puisqu’ils sont tous atteints du syndrome de capharnaüm. Il suffit d’observer patiemment leurs comportements pour se rendre compte qu’ils se neutralisent entre eux sans le moindre état d’âme, juste parce que le pouvoir matérialiste est plus développé en peu que le pouvoir spirituel de bienfaisance. Sans la clarification des bords idéologiques des partis politiques, on n’est pas en démocratie mais en dictature avec des partis de profiteurs des deniers publics.Sans clarification idéologique, pas d’écoles de partis et il n’existe que de faux leaders politiques qui ne sont que des carriéristes et des affairistes pour la sauvegarde d’intérêts égoïstes.Sans idéologie au service du peuple, pas de débats d’idées, pas de démocratie ; il n’y a que les rapports de force qui prospèrent en faveur du fort de l’instant. Tout débat d’idées en politique est ainsi un débat idéologique. Faute de combats d’idées, le combat matérialiste prend le dessus. C’est le cas des débats politiques au Bénin qui ne sont rien d’autres que les marchandages et les chantages comme au *marché de GBOGBANOU* entendu le marché des moutons bagarreurs qui reversent les étalages. En tout jeu, il faut un arbitrage et c’est le rôle d’un idéologue entre autres. Un idéologue n’est pas un beau parleur avec sa verve endiablée qui tient à tout prix à vaincre par la séduction au moyen de l’art oratoire et des statistiques frelatées et enjolivées. Un idéologue n’est pas non plus un idiot qui ment et manipule en prenant le peuple souverain pour un magma d’imbéciles sans intelligence. Un idéologue est cette personne de culture politique, de culture économique, de culture sociale et de culture spirituelle avancée qui produit des pensées à forte charge vibratoire et qui peut exceptionnellement enflammer, et plus souvent, jouer le rôle d’hypotenseur quand la tension du roi ou du peuple monte, un rôle de sapeur pompier quand un brasier s’active. L’idéologue c’est l’assureur et le réassureur qui a l’art de rassurer donc de convaincre par la puissance positive du verbe. Un idéologue doit être reconnu comme une personne dématérialisée, honnête et engagée dont la parole interpelle et met en confiance le roi sans trahir la volonté populaire. Il est celui par qui on appréhende les valeurs d’une organisation sociale parce qu’il les incarne en conviction, en sincérité, en comportement. Ce faisant, un roublard est un inconstant à conscience vacillante qui ne peut pas être un vrai idéologue même lorsqu’il simule ce statut, il n’y parviendra pas.Quand un parti politique n’a pas d’idéologues, l’animation de la vie politique se réduit à une romance matérialiste où il ne reste qu’à célébrer les galets au lieu d’élever et de fortifier la conscience collective d’un peuple. Et pourtant, la priorité d’un parti politique responsable est de *former des idéologues spécialistes et des idéologues généralistes* pour ensuite former des citoyens à la vie militante d’engagement et de responsabilité.
Le milliard politique partisan(MPP) est juste une rente d’affaires au Bénin autour de laquelle ces politiciens véreux se dénoncent sur la prairie publique où ils viennent tous paître comme des vaches. Le peuple observe bien ce qui sort de leurs derrières et se fait une opinion sur les valeurs incarnées. Du financement occulte des partis politiques qui continue, car il n’existe pas une culture citoyenne de cotisation politique au Bénin au financement public, l’occultisme financier demeure une stratégie de l’ombre et rien n’aura changé en matière d’animation de la vie politique. Tous ceux qui peuvent intervenir dans le financement occulte des partis politiques et des élections sont neutralisés et pour la plupart, ils ont été obligés de s’exiler. Et c’est là la fragilité de la réforme du système partisan qui finira par s’effondrer comme du beurre au soleil.La force d’une réforme publique c’est la vérité, la sincérité et le désintéressement pour le bien commun. Lorsque l’hypocrisie et la méchanceté sont des inputs d’une réforme publique, elle échoue toujours. Tout est à repenser en politique au Bénin avec un système partisan sans idéologues et sans capacité à incarner leurs propres idéaux formalisés sur papier.L’idéologie, ce sont des valeurs partagées, une vision commune, un chemin identique et une même boussole créant un mouvement mobilisateur et d’adhésion durable pour le changement au service du progrès. Une réforme politique ou économique est forcément une réforme sociale.
C’est pourquoi, une réforme n’est pas une course à la montre. Ce n’est pas ce qui change le milieu physique qui change le cœur et la conscience de l’homme, mais l’inverse est acquis.L’idéologie est un chemin de combat pour un idéal, ce n’est pas de l’errance opportuniste. On ne peut pas soutenir un système néolibéral radical de pur capitalisme d’accaparement et production d’injustices et de violences attentatoires aux vies humaines et prétendre être un parti d’obédience socio-démocrate. Cette tricherie idéologique relève de la fausseté mercantile. – *Un budget général de l’État est un outil idéologique qui permet de cerner les valeurs défendues et incarnées par un régime politique. Un tel budget a trois options : il est de gauche, de droite ou de mixage idéologique mais jamais au mépris du bien commun dont la première composante est la bataille pour le bien-être du peuple.Avons-nous des idéologues au Bénin à l’issue de la réforme du système partisan ?
Les meilleurs idéologues ne sont pas de la mouvance présidentielle actuelle. Il y a cinq personnalités qui remplissent les critères décrits ci-dessus :
1er M. Philippe Noudjènoumè
2è M. Eugène Azatassou 3è M. Basile Comlan Ahossi
4è M. Valentin Agossou Djenontin
5è M. Kémi Séba.
Le défi de produire de vrais idéologues reste entier et grand au Bénin.Retroussons nos manches car le peuple ne croit pas en nous malgré l’empierrement du pays.La paix est une dérivée d’un courant idéologique, et partout où la paix est menacée, il y a une confusion idéologique, ce qui retarde le développement.
Simon-Narcisse TOMETY