La mort du professeur attriste beaucoup de compatriotes, c’est le cas du journalisme Léonce HOUNGBADJI, qui à l’annonce de cette nouvelle,a tenu à rendre hommages à ce digne fils béninois.Lisez plutôt son message.
C’est avec une réelle émotion que j’ai appris ce soir le décès du professeur René Derlin Zinsou à l’âge de 97 ans, à Cotonou. Son état de santé s’est brusquement détérioré ces derniers jours, suite à la mort de son grand frère, mais personne n’aurait cru à un départ aussi brutal, tant il a montré tout au long de sa vie exemplaire et inspirante, des capacités extraordinaires de persévérance, de résilience et de courage.Sa mort est un moment de très grande tristesse. Je pleure profondément la disparition d’un père bien aimé, d’un confident, d’un ami remarquable et d’un bon conseiller. Il avait une présence constante dans ma vie, ces dix dernières années, et restera à jamais une partie importante de mon histoire et celle du Bénin et de l’Afrique.J’ai eu l’honneur et la chance de le connaître. Ce fut pour moi une chance inouïe de pouvoir m’entretenir pendant des heures avec lui, à Cotonou et à Paris. Et chaque fois et toutes les fois, il montrait des qualités humaines d’une extrême simplicité. Avec lui, on ne s’ennuie jamais. Humaniste d’une dignité, d’une humilité, d’une lucidité et d’une constance incomparables, il a toujours une histoire sur le Bénin, l’Afrique et la France à raconter. Notre dernière rencontre remonte au 1er août 2022 à son domicile à Paris, de 13h30 à 19h45. Avant son départ pour Cotonou, il avait tenu à me voir pour prendre de mes nouvelles et partager un repas béninois avec moi. Ce jour, nous avions mangé la pâte de maïs avec la sauce gombo. Nous avions retenu la publication de ses mémoires. Malheureusement, je ne le verrai plus jamais pour lui présenter la structuration de l’ouvrage.Je suis convaincu que la mort de ce grand homme de culture, médecin personnel de Léopold Sédar Senghor, intégré à l’Académie nationale française de chirurgie en janvier 2019 pour ses nombreuses recherches scientifiques, sera profondément ressentie partout où il a servi en tant que médecin émérite et humanitaire, au Bénin, en Afrique et en France. Témoin d’un siècle d’espoirs et d’épreuves pour le Bénin et l’Afrique, il a été et restera un modèle de courage, d’espérance et surtout un repère pour les générations présentes et futures.En ces moments douloureux, mon cœur et mes pensées vont à la famille endeuillée et au peuple béninois, notamment au Premier ministre Lionel Zinsou,son fils. Qu’ils reçoivent mes sincères condoléances et ma solidarité.
Léonce HOUNGBADJI