Le politologue Richard Boni Ouorou demande de questionner la durabilité de la dette contractée et de réfléchir aux fardeaux que nous imposons aux générations futures. C’est à travers une tribune qui soulève les questions qui urgent d’être posées. Lisez plutôt sa tribune .
Terrien,ne,s
Il est de mon devoir, en tant que citoyen vigilant de l’intérêt public et désormais en tant qu’acteur politique soucieux de l’avenir de notre nation, de soulever des questions cruciales quant à la gestion de notre dette nationale. Il est impératif que nous procédions à une analyse méticuleuse de la pertinence des décisions économiques prises par nos dirigeants, en particulier en ce qui concerne la qualité de la dette à laquelle notre pays, le Bénin, souscrit.
Prenons un moment pour considérer les implications des questions soulevées par plusieurs Béninois quant à la dette nationale. Et à moi de demander, que S’il est vrai que notre pays jouit d’une croissance robuste et stable depuis sept ans, avec une inflation contrôlée et une notation crédible surpassant celle de nombreux pays africains, comment justifier alors le recours à des prêts à des taux supérieurs à 8% ? Cette contradiction flagrante entre la performance économique annoncée et les conditions de financement acceptées soulève de légitimes inquiétudes. Nos dirigeants se targuent des réformes économiques et des résultats flatteurs, mais si nous devons emprunter à des taux si élevés, cela ne traduit-il pas une faille dans la confiance que nous inspirons sur les marchés financiers internationaux ? Il est de notre responsabilité de questionner la durabilité de la dette contractée et de réfléchir aux fardeaux que nous imposons aux générations futures.
L’économie est un équilibre délicat entre les investissements d’aujourd’hui et les obligations de demain. Lorsque nous contractons une dette, nous devons être assurés que les conditions sont en parfaite adéquation avec les perspectives réelles de notre économie. Un prêt à un taux élevé suggère un risque tout aussi élevé et peut très bien miner les fondations même de notre croissance.
C’est pourquoi je vous interpelle, chers concitoyens, et j’exhorte le gouvernement actuel à faire preuve de transparence totale quant aux engagements financiers qu’il prend. Il est crucial que nous évaluions l’impact à long terme de ces dettes sur notre économie et que nous assurions que chaque décision prise aujourd’hui ne compromet pas l’avenir de notre cher Bénin.
Il est temps de poser des questions difficiles, de demander des comptes et de garantir que notre trajectoire économique est non seulement saine, mais aussi soutenable. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les générations futures hériter d’un fardeau insurmontable, créé par des choix mal avisés et des engagements financiers imprudents.
La mémoire collective peut être oublieuse, mais l’histoire, elle, ne pardonne pas. Nous devons agir maintenant pour prévenir une crise de la dette qui pourrait ébranler nos fondations économiques et entraver notre marche vers le progrès. Exigeons des réponses, car c’est en comprenant les décisions d’aujourd’hui que nous pouvons éviter les écueils de demain.
Je vous en conjure, ne tolérons aucune complaisance à l’égard d’une politique économique qui met en péril la stabilité financière de notre pays. L’endettement doit être géré avec la plus grande des prudences et doit être justifié par des retours sur investissement clairs et tangibles. Il ne suffit pas de se gargariser de taux de croissance enviables si en parallèle, les termes et conditions de notre financement révèlent une réalité bien plus précaire.
Nous devons nous demander : Quels sont les projets financés par ces prêts ? Y a-t-il une corrélation directe entre ces investissements et l’amélioration des conditions de vie de nos citoyens ? Les retours sur investissement sont-ils à la hauteur des engagements pris ? Les structures de remboursement sont-elles viables sans compromettre les services essentiels ? Et enfin, quelle est la stratégie mise en place pour gérer cette dette à moyen et long terme ?
Le gouvernement doit être tenu pour responsable de ces engagements et doit démontrer, avec une transparence irréprochable, que la gestion de la dette est effectuée avec sagesse et discernement. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être réactifs face à une crise de la dette ; nous devons être proactifs pour la prévenir. C’est pourquoi je demande un audit rigoureux et indépendant de notre dette publique, pour que chaque citoyen puisse comprendre les implications des décisions prises en son nom.
Je m’engage à mener ce combat pour la transparence, pour une gestion responsable de notre économie, et pour assurer que chaque franc emprunté contribue véritablement au développement durable de notre pays. Je ne céderai pas avant que ces questions fondamentales ne trouvent des réponses claires et que des mesures concrètes soient mises en place pour protéger notre économie contre les risques d’une dette insoutenable.
Il est de notre devoir collectif de rester vigilants et de demander des comptes à nos dirigeants. Le futur du Bénin en dépend. C’est avec une gestion prudente et une vision à long terme que nous bâtirons un héritage économique dont nous pourrons tous être fiers. Ne laissons pas l’amnésie collective effacer les leçons du passé, mais utilisons notre mémoire et notre discernement pour forger un avenir prospère et stable pour notre nation.
Merci de votre attention, prenez bien soin de vous et excellente semaine.
Ensemble, restons mobilisés pour l’avenir du Bénin.
Prospérons ensemble
Issa Boni Richard Ouorou
Président du mouvement libéral Bénin