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Discours sur l’état de la Nation : quatre leçons que Le Parti Communiste du Bénin tire

  • décembre 20, 2024
  • 6 min read
Discours sur l’état de la Nation : quatre leçons que Le Parti Communiste du Bénin tire

Le Parti Communiste du Bénin (PCB) dénonce le discours sur l’état de la Nation prononcé par le président Patrice Talon ce 20 décembre 2024. Selon le PCB, le chef de l’État assume pleinement une politique qu’il qualifie de « famine et de tyrannie », tout en ignorant les préoccupations fondamentales des populations béninoises. Lire la déclaration du PCB au sujet du discours sur l’état de la Nation

PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
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DECLARATION A PROPOS DU DISCOURS DU PRESIDENT SUR L’ETAT DE LA NATION

PATRICE TALON ASSUME COMPLETEMENT SA POLITIQUE DE FAMINE ET DE TYRANNIE.

Ce vendredi 20 décembre 2024, le Président Patrice Talon s’est prêté au traditionnel exercice du Discours sur l’état de la Nation. Ses propos ont concerné la lutte contre le terrorisme, la cherté de la vie et le pouvoir d’achat ; les actions de son gouvernement dans divers domaines pour conclure sur l’avenir du pays.

En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, il dira : « Malgré nos efforts qui nous permettent de contenir le mal, voire de le faire reculer, nos forces de défense et de sécurité positionnées sur nos lignes de frontière Nord continuent d’être éprouvées par des terroristes en totale liberté dans des pays voisins.» Quant à la cherté de la vie, il déclare « La cherté de la vie et le faible pouvoir d’achat du plus grand nombre d’entre nous demeurent eux aussi pour moi un point d’insatisfaction et de peine. Mais en vérité, un pouvoir d’achat suffisant pour chacun de nous tous n’est-il pas l’objectif final de notre action commune ? Est-il réaliste que venant de si loin, nous soyons tous satisfaits de tout ? »

Pour les actions de son Gouvernement « dans chacun des domaines fondamentaux …, nos progrès sont continus et incontestables…. dans les infrastructures, « nos prouesses sont sans pareilles. », « la vitesse de l’industrialisation du pays surprend tout le monde » ; « notre administration publique, elle se dépolitise complètement» ; Quant à la bonne gouvernance, « notre pays continue de se distinguer », etc…

Et au cas où nous-mêmes, Béninoises et Béninois, acteurs au quotidien de ces avancées, ne les remarquons pas parce que nous avons encore des attentes insatisfaites ou parce que nous restons parfois enfermés dans le déni de nos propres succès, il y a des regards extérieurs qui nous observent, nous félicitent, nous envient et nous rassurent que nous sommes sur le bon chemin. »

En conclusion, pour l’avenir, Talon déclare sa conviction : « Le Bénin notre pays a trouvé son chemin et cela est irréversible, peu importe l’opinion et le souhait des nostalgiques en quête d’un retour à notre passé honteux….Aucun compromis politique à notre développement ne sera concédé, pour plaire à qui que ce soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique ».

Face à un tel discours qui fait fi de l’inquiétude de toutes les couches du peuple et de la grave crise que traverse le pays, le Parti Communiste déclare ce qui suit :

1- Le Président Patrice Talon persiste dans le mépris des problèmes qui tenaillent les masses populaires. En ce qui concerne le terrorisme, aucune pensée pour les victimes quotidiennes parmi les forces de défense et de sécurité, ni parmi les populations civiles. La responsabilité des bases militaires françaises dénoncée par le peuple dans la recrudescence des attaques terroristes et dont le pouvoir s’acharne à nier la présence sur notre sol ne pouvait évidemment pas être abordée.

En ce qui concerne la cherté de la vie et le pouvoir d’achat, si Talon reconnaît que le plus grand nombre des Béninois en sont victimes, il n’aborde pas les conséquences premières évidentes de ce fait : la faim généralisée, la malnutrition et la santé défaillante du plus grand nombre qui en découlent. Alors peut-il passer en perte et profit le premier besoin de l’homme, (se nourrir), le premier paramètre d’une bonne gouvernance soucieuse du peuple, et appeler au sacrifice « jour après jour » pour le bien-être de la minorité au pouvoir.

2- En ce qui concerne les actions de son gouvernement, c’est l’autosatisfaction dithyrambique tout au long du discours. Et ce qui compte pour Talon et son pouvoir, ce ne sont point le jugement des Béninois, « dont le plus grand nombre souffre de la faim » mais les regards extérieurs. Et qui sont ces regards extérieurs ? Les puissances étrangères et leurs officines financières, la Banque Mondiale, le FMI à qui Talon a livré totalement le pays. Alors, leurs succursales de notation peuvent donner un prix de bonne gouvernance et de transparence budgétaire à un pouvoir dont la gestion est complètement opaque, dont le prix de réalisation d’aucune infrastructure n’est affiché, dont même les salaires des ministres ne sont même pas connus en cette ère dite de communication.

Et en matière de bonne gouvernance, Talon exclut les libertés fondamentales au peuple, l’imposition d’un système autocratique qui broie le peuple et le pille avec des lois crisogènes.

3- Alors en conclusion, Talon assume complétement sa politique de famine et de tyrannie contre le peuple. Il en proclame l’irréversibilité. « Le Bénin notre pays a trouvé son chemin et cela est irréversible, peu importe l’opinion et le souhait des nostalgiques en quête d’un retour à notre passé honteux… La démocratie et la compétition politique devront, désormais, être exclusivement et absolument au service de notre développement».

Le Dictateur a parlé. Il signifie à tous ceux qui parlent de consensus qu’aucun compromis politique ne sera concédé par lui.

4- Quant au peuple, salariés, ouvriers, paysans, artisans, vendeurs et vendeuses des marchés, jeunes dont le sort à eux dévolu ouvertement par le pouvoir de Talon consiste en des conditions esclavagistes pour enrichir le clan au sommet et ses associés étrangers, il sait depuis qu’aucun compromis ne peut être obtenu du pouvoir autocratique sans ses propres luttes. Il connaît par l’expérience du passé, l’attitude et le discours des dictateurs.
Talon dit au peuple : Seule la lutte libère. Seule la lutte vous donnera le pain, la liberté et le bien-être. Le peuple affamé et privé de liberté en prend déjà acte dans ses multiples protestations. Il saura poursuivre ses combats émancipateurs pour un pouvoir patriotique et de probité.

Cotonou, le 20 décembre 2024
Le Parti Communiste du Bénin

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Samuel HOUNDJO

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