Le Parti Communiste du Bénin se positionne sur le dossier de supposé coup d’État déjoué au Bénin. Pour le PCB, la Rupture vient une fois encore confirmer son autocratie. Le parti parle d’une élimination progressive des acteurs du régime autocratique dirigé par Patrice Talon depuis 2016. Lisez ci-dessous l’extrait de la Flamme N° 565 du 04 octobre 2024, Organe Politique du PCB
Incarcération de Olivier BOKO et Oswald HOMEKY
Quand Talon confirme que l’autocratie n’a pas deux têtes!
Extrait de La Flamme N°565 du 04 octobre 2024, Organe Politique du PCB
Le mardi 1er octobre 2024, Olivier Boko et Oswald Homéky ont été présentés à la Cour de Répression des Infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Arrêtés depuis le mardi 24 septembre 2024, Olivier Boko et Oswald Homéky ont tous deux été accusés de tentative de coup d’Etat contre le Président Patrice TALON. Devant le Procureur Spécial de la CRIET Mario METONOU ce 1er octobre et après leur audition, ce dernier retient contre eux les chefs d’accusation suivants : « Tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et blanchiment de capitaux ». Placés sous instruction, les prévenus ont été envoyés en prison. « Olivier BOKO a été incarcéré à la prison civile de Cotonou et Oswald HOMEKY a été déposé à la prison civile d’Akpro-Missérété », d’après les précisions de l’officieux gouvernemental « Le Matinal ». Selon les propos de Me. Ayodélé Ahounou, avocat de l’homme d’affaire Olivier Boko rapportés par Libre Express, Olivier Boko aurait déclaré n’avoir « commandité aucun coup d’État contre son ami et frère, Patrice Talon. » Cependant, il a été incarcéré.
1- Tout le monde sait que depuis des années, Boko et Talon entretiennent de fortes relations tant dans l’arène des affaires que dans la politique. C’est ensemble que les deux sont rentrés de l’exil à Paris pour conquérir le pouvoir d’Etat en 2016. L’homme d’affaire Patrice TALON est désormais Président du Bénin. Il est le maître à bord. Quant à son alter ego Olivier BOKO, il n’a aucun portefeuille officiel mais, assume de hautes responsabilités au sommet de l’Etat. Le Président ne peut voyager sans lui. C’est ainsi qu’il prend en charge les hommes politiques acquis à la cause de leur pouvoir. A Olivier BOKO, serait confié la partie opérationnelle de toute l’armature politique du système autocratique : Les réformes barbares, impopulaires, sadiques et anti progrès telles le système partisan, l’institution de la CRIET (Cour de Répression des Infractions Economiques et le Terrorisme), les lois réprimant les libertés démocratiques, les déguerpissements sauvages et inhumains, la planification de la faim, les taxes iniques et le positionnement des hommes au niveau de l’administration civile et militaire, etc. Devant n’importe quelle situation, le Chef de l’Etat se confierait à 0livier BOKO et conclurait avec lui la conduite à tenir.
Il est en somme, l’homme des sales besognes, des arrestations arbitraires et de procès fabriqués contre les opposants. On se rappelle le fameux procès dans l’Affaire dite CNSS/BIBE où l’ex Secrétaire Général de la FESYNTRA-Finances et homme politique bien connu Laurent METONGNON et ses co-accusés ont été arbitrairement incarcérés pendant 5 ans (2017-2023). C’est dire que depuis l’installation du système autocratique au sommet de l’Etat béninois, Olivier Boko en est le bras exécutant.
Finalement, la question se pose de savoir ce qui a pu arriver aux deux amis au point où l’un en veuille aujourd’hui à l’autre et que Boko décide de faire un coup d’Etat à Talon ou que Talon ait inventé cela comme prétexte pour que son ami soit incarcéré, tout cela doit s’expliquer.
2- Dans tous les cas, tout le monde sait que depuis quelques temps, Olivier BOKO nourrit l’ambition de pouvoir. La création en juillet 2023 du mouvement Objectif Bénin 2026 (OB 26) sous le thème : « Olivier Boko, l’alternance en 2026 » suivie d’autres déclarations par des gens actifs sur le terrain illustrent bien la réalité. L’autre réalité est que le système (l’autocratie) que Olivier Boko a installé avec Patrice Talon est fait pour être sous la direction d’un seul et unique maître.
L’autocrate agit en sa qualité de seul maître à bord du navire, de seul décideur de l’avenir ou de qui sera son successeur ou son dauphin comme on dit. D’ailleurs il y a quelques mois au cours d’une réunion avec les députés d’un de ses partis en l’occurrence l’Union Progressiste (UP), Patrice TALON a déclaré : « Je peux vous le dire, le futur président du Bénin ne se trouve pas dans cette salle. » Le maître du système autocratique (Patrice TALON) après avoir exclu par diverses réformes et lois scélérates, le peuple et toute opposition du système électoral, compte désormais mettre de l’ordre dans son entourage.
L’arrestation et l’incarcération de son ami Olivier BOKO s’inscrit dans cette optique. On voit ainsi l’élimination progressive des auteurs du système qu’ils ont contribué à installer. Il ne peut y avoir deux maîtres à bord ou à la tête du système. C’est incompatible avec l’autocratie. Talon le rappelle de façon implacable aux gens de sa cour et basse-cour, aux partisans de la première heure comme à ceux de la 25ème heure. Comme cela se dit vulgairement, il n’y a pas deux capitaines dans un bateau. Le bateau Rupture le prouve à nouveau avec l’autocrate Talon à sa tête.
3- Tout est clair ! Pour ceux qui n’ont pas une idée de ce que représente l’autocratie, la scène qui s’observe depuis le 24 septembre en est encore une parfaite illustration dans l’enclos français Bénin. On voit d’ailleurs l’autocrate aplati devant l’impérialisme français et les puissances de l’OTAN s’envoler, après ce coup, pour Paris histoire d’aller rendre compte à ses maîtres et revenir avec de nouvelles directives. Dans quelques heures Talon va diner avec Macron à l’Elysée. Exactement le même scénario qu’en Côte d’Ivoire avec Alassane OUATTARA qui, après avoir réussi à éliminer physiquement ses potentiels concurrents et après avoir contraint d’autres à l’exil, est allé diner avec Macron dans les conditions similaires le 22 mars dernier.
Voilà qui met à nu les illusions que les accompagnateurs du système autocratique tels les dirigeants du parti Les Démocrates continuent d’entretenir, les yeux dans le nombril, pour faire croire en une victoire par les urnes sous l’autocratie. Les luttes du peuple contre la faim planifiée, contre les lois scélérates, les taxes et impôts iniques, les brimades de toutes sortes, les bases militaires françaises, etc., approfondissent la faillite du système autocratique obligeant le dictateur autocrate à exposer davantage le visage hideux du système. Seul le peuple debout peut, en continuant avec détermination ses combats, briser les reins à l’autocratie, réunir une nouvelle conférence nationale pour instaurer une gouvernance patriotique et démocratique.
Brieux.
