Enquête sur la campagne de Sarkozy: la patronne d’une agence de paparazzi mise en examen
La patronne de l’agence de paparazzi BestImage, Mimi Marchand, a été mise en examen samedi, notamment pour « subornation de témoin », dans l’affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 en France, a annoncé samedi son avocate à l’AFP.
Michèle Marchand, surnommée « Mimi », a été mise en examen également pour « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée » et placée sous contrôle judiciaire. « Elle conteste fermement les faits reprochés », a souligné Me Caroline Toby.
Cette figure de la presse people, proche de l’actuel président français Emmanuel Macron et de son épouse, avait été placée en garde à vue jeudi dans une information judiciaire ouverte après un entretien accordé en novembre dernier par Ziad Takieddine à un journaliste de l’hebdomadaire Paris Match, qui s’était rendu au Liban avec un photographe de BestImage.
Dans cette interview accordée en novembre 2020, Ziad Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, après l’avoir accusé d’avoir touché de l’argent pour sa campagne présidentielle de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
« La vérité éclate », avait immédiatement triomphé l’ancien chef de l’Etat, prédécesseur de M. Macron.
Deux mois plus tard, interrogé le 14 janvier à Beyrouth par les juges d’instruction Aude Buresi et Marc Sommerer, chargés du dossier libyen, l’intermédiaire, connu pour sa versatilité, avait déclaré qu’il ne confirmait « pas les propos » de l’entretien, prétendant qu’ils avaient été « déformés » par Paris Match, qui « appartient à un ami de Sarkozy ».
Mimi Marchand « a agi en qualité de journaliste qui a eu l’exclusivité de cette interview de M. Takieddine », a déclaré samedi Me Toby. « Elle n’a fait qu’organiser les photos et l’interview, dans le périmètre de son métier », a-t-elle expliqué.
Cinq autres personnes ont été également placées en garde à vue jeudi dans cette enquête. Le journaliste de Paris Match, François de Labarre, avait été libéré dans la soirée, sans poursuite à ce stade.
Parmi les quatre autres, toujours samedi en fin de matinée en cours de présentation à la justice en vue d’une mise en examen, figurent le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, ancien directeur de l’agence Publicis, l’homme d’affaires Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie.
Selon Le Parisien, Noël Dubus, qui s’est rendu à deux reprises à Beyrouth pour y rencontrer M. Takeddine avant sa rétractation, aurait bénéficié de versements suspects, via M. Villesbrunne, qui était un des prestataires de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.
Selon le quotidien Libération, l’homme d’affaire Pierre Reynaud aurait, quant à lui, avancé à M. Dubus des fonds à remettre à M. Takieddine.