Les nouvelles mesures du gouvernement béninois au sujet du soja continuent par susciter des réactions. Richard Boni Ouorou, politologue a donné son point de vue sur cette actualité. Lisez plutôt l’intégralité de son analyse.
Salutations Terrien,ne,s
Concernant le soja et le secteur agricole. D’innombrables discours et déclarations ont été prononcés par des figures d’autorité et des instances périphériques, tous visant à dénoncer ce qui se présente comme une apparente libéralisation de l’industrie agricole, axée spécifiquement sur le soja, dans notre pays. Les critiques, exprimées de toutes parts, sont parfaitement justifiées face à cette prétendue libéralisation. Il est important de rappeler qu’un marché véritablement libéral repose sur un seul principe fondamental qui garantit son autorégulation : ce que nous appelons en économie, la loi de l’offre et de la demande.
Cependant, le gouvernement poursuit sa politique interventionniste et de pénalisation de la production de soja, brandissant une libéralisation illusoire.Les difficultés rencontrées par les producteurs agricoles sont le résultat direct des échecs de gouvernance et de l’application de politiques malavisées. Ces dernières ont placé le gouvernement dans une situation financière délicate.
En conséquence, le gouvernement tente de rectifier la situation par tous les moyens possibles. N’oublions pas les nombreuses taxes auxquelles vous avez dû faire face. Depuis 2016, le gouvernement de Patrice Talon s’est engagé dans des projets de développement controversés et des initiatives de beautification de l’espace public qui semblent sans grande valeur pour la majorité des citoyens béninois qui ont d’autres préoccupations plus pressantes.
Tout cela a été réalisé sur fond de dette croissante et de compromis internationaux. L’aggravation de la charge de la dette due aux politiques de développement autarciques du gouvernement, combinée à l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les ambitions de croissance, l’insécurité au nord, les perturbations de la production de coton dues aux frustrations des agriculteurs dans le nord du pays, l’instabilité de l’emploi et les perturbations du marché du travail dues à des réformes peu compétitives, sont autant de facteurs qui ont étriqué les finances de l’État.
Cela a conduit le gouvernement à prendre des mesures désespérées, dont la restriction des droits des producteurs de soja et à même, dans cette perspective, vandaliser son propre territoire pour empêcher la libre circulation des produits et la hausse des bénéfices des producteurs. La question cruciale est donc : est-il possible de rétablir les droits des producteurs de soja sans résoudre tous ces problèmes interconnectés ? Cela souligne l’importance d’une solution globale qui tient compte de l’ensemble de ces problèmes plutôt que de se concentrer sur un seul aspect, malgré que cela fasse l’actualité politique, au risque de ne s’exprimer sans grand résultat à la fin. Je voudrais nous inviter, alors qu’il ne reste que quelques deux ans au gouvernement en place, à se concentrer sur les problèmes dans leurs globalités et à nous projeter dans l’après Patrice Talon.
Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons rassurer nos compatriotes en leur montrant qu’un avenir meilleur et inclusif est à notre portée. Que leur patience et leur résilience ne produiront des effets positifs dès 2026, qu’à la condition qu’ils continuent de faire preuve de courage et prennent conscience des enjeux de demain au regard de la misère d’aujourd’hui.
Prenez soin de vous.
Issa Boni Richard Ouorou
1 Commentaire
Je veux être dans le domaine de soja