Dans une tribune, Simon-Narcisse Tomety distingue trois figures cruciales de notre société : l’intelligent, l’intellectuel et le diplômé. Si le premier innove, s’adapte et apprend en permanence, le second, guidé par ses convictions, est un acteur de justice sociale désintéressé. Quant au diplômé, Tomety le décrit comme un simple exécutant, souvent plus soucieux de ses titres que de sa réelle compétence. À travers cette analyse, l’auteur dévoile les fragilités éthiques et pratiques des élites contemporaines et appelle à un sursaut de conscience collective.
Discours bien clair que j’aimerais enrichir par mes observations à travers les DIRO que j’ai eu à poser tant dans les structures étatiques que non étatiques.
L’Intelligent en plus de sa capacité d’adaptation c’est aussi sa capacité à résoudre des problèmes et à saisir des opportunités. Il aime innover et déteste la routine. Il est une personne qui a de la pertinence dans ses initiatives. Il aime renouveler ses idées, ses perceptions, ses représentations, ses pratiques en les évaluant pour ne pas s’ennuyer avec l’immobilisme. L’intelligent a le cœur apprenant et le doute facile, ce qui fait son côté de chercheur et de pédagogue.
L’intellectuel est un acteur qui prend des risques utiles pour une cause commune relevant de la justice sociale et de la dignité humaine. Il déteste viscéralement l’hypocrisie, assume les sacrifices découlant de cette cause et son engagement est désintéressé, ne poursuivant aucune reconnaissance et aucun acte gratifiant. Seulement, il cherche à avoir l’assurance que son combat contribue à l’éveil des consciences et progressivement à un sursaut collectif pour défier l’imposture et les imposteurs. L’intellectuel est un bénévole des dynamiques de changement. Il est du côté de la vérité et des faibles. Il meurt pour ses convictions.
Le diplômé est comparable à un papier buvard qui absorbe en prenant la couleur de l’encre qu’il assèche. Il est un frimeur et jouisseur de titres d’appellation contrôlée même si ses diplômes n’apportent pas de valeur ajoutée substantielle à la résolution des problèmes. Lorsqu’un diplômé revendique plus ses titres que ses savoir-faire, c’est qu’il a du savoir sans du savoir-faire avéré, c’est un jongleur mais faiblement débrouillard. Les diplômés sont des équilibristes qui savent bien réciter et baratiner. Ils aiment paraître et vous les voyez se balader dans les organes de presse pour commenter des situations d’autres pays et s’agissant de leurs propres pays, ils adorent carresser dans le sens du poils le régime en place qu’ils défendent avec bec et ongles. Ce sont des manipulateurs qui aiment plaire aux chefs. Ils sont souvent fragiles en éthique, n’ayant pas un sens critique transversal avéré. Ils sont plus corruptibles que les Intelligents qui ont la capacité de prendre de recul et de la hauteur.
Attention les diplômés étant des personnes qui ont la compétence de l’incompétence sur bien des aspects de l’utilité sociale, ils sont pour la plupart des démarcheurs que les intellectuels utilisent en marketing parce qu’ils ont du baratin et de l’apparence. Ils aiment plus le bureau que le terrain.Voilà le complément qui manque parce que ce monsieur a fait bien l’historique et la distinction sémantique mais il est resté un peu flottant et je soupçonne un manque de pratique du terrain. Il m’a vivement impressionné.
Simon-Narcisse TOMETY