L’arrestation dans la nuit du 23 septembre d’Olivier Boko, proche allié de Patrice Talon, met en lumière les fractures internes au sein du régime béninois selon l’ambassadeur Omar Arouna. Dans une lettre ouverte, l’Ambassadeur Omar Arouna dénonce la répression orchestrée par ce duo au pouvoir depuis 2016 , tout en affirmant que l’heure de la justice est proche pour le peuple béninois. Lire plutôt la lettre.
Chers compatriotes,C’est sans grande surprise et sans état d’âme que j’ai pris connaissance de ce nouvel épisode d’arrestation, de kidnapping ou de règlement de comptes. Ce qui distingue cet événement, c’est que le bourreau et la victime proviennent du même système. Pire encore, Patrice Talon et Olivier Boko, car c’est bien d’eux qu’il s’agit, sont les deux faces d’une même pièce.Ensemble, Talon et Boko ont mis en place une machine répressive, servant à anéantir les droits humains, à museler la liberté d’expression, et à détruire toute forme de liberté dans le seul but de protéger leurs richesses mal acquises.À la tête d’un empire criminel qui s’étend sur plusieurs secteurs de l’économie béninoise, Patrice Talon et Olivier Boko, grâce à un réseau d’entreprises et d’alliés corrompus, ont privatisé plusieurs pans du gouvernement pour s’enrichir au détriment du peuple. Pour maintenir leurs positions de président et de président de l’ombre, ils ont réprimé la dissidence, éliminé l’opposition, et restructuré le processus électoral à leur avantage. Il est donc naturel qu’après avoir éliminé tous leurs adversaires, ils se retournent désormais l’un contre l’autre. Ceux qui connaissent bien les mystères de la sorcellerie savent qu’un sorcier finit toujours par devoir sacrifier un être cher pour préserver son pouvoir maléfique.Enlèvements en pleine rue par des hommes armés non identifiés, détentions arbitraires sans mandat d’arrêt… Ma sœur Reckya Madougou et mon frère Joël Aïvo connaissent trop bien cette méthode, une méthode que Boko a aidé à instaurer pour le compte de son ami Talon. Ici, aux États-Unis, nous dirions simplement “He is getting a taste of his own medicine”, autrement dit, il goûte à son propre poison. Pour rappel, ce traitement se termine généralement par une condamnation de dix à vingt ans de prison après un simulacre de procès. Ce qui me réjouit dans tout cela, c’est que Patrice Talon, tel un scarabée bousier, a commencé à ramasser sa propre fiente.Le jour venu, il ne restera plus au peuple qu’à venir ramasser Talon lui-même à la petite cuillère, pour le livrer à la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité.Le temps de la justice approche, et le peuple béninois ne sera plus dupé.
Ambassadeur Omar Arouna
