L’ancien Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Francophonie, Jean-Marie EHOUZOU rend hommage à Jérôme Carlos. Ceci dans le cadre de l’initiative Trente jours d’hommage à Jérôme Carlos. Lisez plutôt.
Jérôme Carlos : un tuteur depuis le collège Aupiais
Fofo Jérôme fut mon Aîné de 7 ans au Collège Aupiais.
Il était de la même promotion que le Général François KOUYAMI.
Il a marqué son passage dans ce prestigieux Collège Catholique au double plan des Humanités et du Sport. En plus donc des Humanités classiques, il était un remarquable sportif, spécialiste du saut en hauteur. Grâce à ses qualités d’athlète de très haut niveau, il trouvait le temps, malgré les études, pour entraîner les plus jeunes dont moi aux disciplines sportives notamment en saut en hauteur. Dès l’entrée en classe de 6ème, nous étions initiés aux sports individuels en compagnie du Professeur Titulaire Akouétey Godefroy. C’était la bonne école.
Il s’agissait d’une forme de tutorat qui était en vigueur dans ce collège réputé.
Les plus jeunes étaient automatiquement pris en charge par les anciens.
Fofo Jérôme était admiré de nous tous. Il était champion du Dahomey du saut en hauteur.
Son record 2, 03 n’aurait été battu que tout récemment. Cette performance extraordinaire lui a valu d’être médaillé d’or ou argent aux Jeux de Brazzaville en 1965. Cette performance extraordinaire a fait, bien évidemment, la fierté du Collège Aupiais.
Mais en tant que professeur de lettres et journaliste de renom après ces études universitaires, il a dû fuir le Bénin marxiste pour un exil de 1975 à 1990 pour éviter toute compromission dans une affaire qui ne le concernait pas.
Il n’est rentré au Pays qu’à la faveur de la Conférence des Forces Vives de la Nation lors de la Grande Réconciliation Nationale.
Grand Journaliste, Éditorialiste doué, Écrivain talentueux doté d’une érudition hors pair, il fut le Rapporteur Général du Colloque international organisé par le Professeur Albert Tevoedjré lors de la célébration du Cinquantenaire des Indépendances africaines.
Ce rapport existe et doit être pris en compte dans tout projet de développement pour l’Afrique par l’Union Africaine, la BAD, le PNUD et même la Banque Mondiale. Il propose en effet des pistes, des solutions claires et concrètes aux nombreuses attentes de la Jeunesse Africaine.
Son décès est une grosse perte pour la Jeunesse du Continent.
Paix à son Âme.
Jean-Marie EHOUZOU
Historien, diplomate et ancien Ministre des Affaires étrangères,
de l’Intégration africaine et de la Francophonie,