L’ Expert en développement, gouvernance et migrations, le Dr Elieth Eyebiyi , un des initiateurs de » l’initiative Trente jours d’hommage à Jérôme Carlos » dépose son hommage aujourd’hui. Elieth Eyebiyi expose les qualités de Jérôme Carlos, comment il l’a connu. Lisez plutôt.
Immortel Doyen Carlos
Autant les bonnes plantes ne peuvent être immortelles, autant leur senteur infuse toujours les cœurs qui ont eu le privilège de les approcher.Bercé par ses immortelles prises de parole, sa chronique radiophonique qui démarrait toujours avec un vibrant « Bonjour », son maniement savant et juste de la langue de Molière apprivoisée, sa pratique fine de plusieurs langues nationales, ses figures de style et son humour, j’ai rencontré Monsieur Jérôme Carlos sur le tard. La première fois ce fut en 2008-2009 et le contact si instructif que je regrettai ne pas l’avoir croisé plus tôt. Il me parla de la grande qualité des billets de feu Germain Adélakoun, qu’il portait manifestement en grande estime. Relativement à mon projet qui préfigurait cinq ans de travaux sur la lutte contre la corruption, il insista : «Il faut absolument que vous rencontriez Wilfrid Adoun. C’est lui qu’il faut voir pour comprendre la partition de l’investigation journalistique !». Ainsi dit, ainsi fait. Le deuxième acte fut ensuite en préparant un ouvrage commun avec Gérard Agognon que nous eûmes l’occasion de mener de nouvelles discussions. A l’épreuve de la liberté de presse : les dilemmes de la presse écrite au Bénin (2011), lui doit beaucoup. De Monsieur, je suis passé à Doyen, appellation consacrée au Directeur Général de la radio CAPP FM. Plusieurs rencontres professionnelles suivront, les unes plus riches que les autres.Jérôme Carlos n’hésitait pas, amusé, curieux et tout autant généreux dans l’écoute et la discussion, à consacrer de son temps aux « jeunes ». Convaincu que leur inoculer une culture de ce qu’il conceptualisa comme étant la pensée positive était le principal acte d’espoir pour relever les défis du présent comme de l’avenir, il mettait en œuvre ce testament au quotidien, et sans tarder, ouvrant de surcroit son carnet d’adresses sans hésiter. Aucun de nos échanges ne s’acheva sans de sages et pratiques conseils. Jérôme Carlos exhalait le goût du travail, le sens de l’effort et la bienveillante rigueur de ceux qui en savaient beaucoup et en avaient vu assez pour rester éternellement humbles sans rien perdre de leur superbe.Avec lui, on se sentait rapidement en confiance, devant un père qui se voulait grand-frère, ouvert, cultivé, stimulant sans être envahissant, et toujours bien mis. Il mettait les mots justes sur les points les plus critiques. Instruire sans paraître directif, écouter et accompagner, font partie de la personnalité du Doyen Carlos. Jérôme Carlos aura été, et demeurera l’une des meilleures intelligences, voix et plumes du Bénin, que j’ai eu l’immense fierté de rencontrer.En apprenant avec stupeur en ce début d’année 2024 son passage de l’autre côté du rideau je n’ai point hésité à examiner avec Wilfrid Adoun les possibilités d’un hommage original consistant à faire tracer quelques lettres indélébiles en la mémoire de ce champion des lettres, des médias et du sport.Puis un petit groupe s’est constitué pour faire concrétiser ces 30 jours d’hommage. La flopée de francs témoignages que nous reçûmes soulignent combien Monsieur Carlos mérite davantage et plus.Autant les bonnes plantes ne peuvent être immortelles, autant leur senteur infuse toujours les cœurs qui ont eu le privilège de les approcher. Cher Monsieur Carlos, cher Doyen, merci infiniment et que votre œuvre vous survive !
Dr. Elieth EYEBIYI
Expert en développement, gouvernance et migrations.
