
Dans une analyse , Simon-Narcisse Tomety, staséologue et expert en approche « Ne Pas Nuire », dénonce la dégradation progressive des valeurs d’honnêteté en Afrique. Selon lui, la néocolonisation profite à une élite africaine malhonnête, tandis que la véritable indépendance et souveraineté du continent restent des illusions entretenues par les puissances occidentales. Lisez plutôt l’analyse.
Du devoir de sincérité : quand l’honnêteté est une vertu en perte de vitesse en Afrique
Par Simon-Narcisse TOMETY, Staséologue, expert en approche NE PAS NUIRE
👉🏿Troisième séquence : Apocalypse des valeurs : quand la néo-colonisation profite à une élite africaine malhonnête et éhontée
👈🏿- L’honnêteté est saine et la malhonnêteté est malsaine.
– L’idiot du village n’existe que dans le désir d’exclusion et le regard méprisant de l’équipe dirigeante du village. Lorsque le pouvoir d’Etat est exercé dans l’exacerbation de la compétition entre une mouvance présidentielle et une opposition politique qu’on fabrique parfois soi-même pour se donner bonne conscience d’une certaine vivacité démocratique, alors qu’elle n’existe pas, tout se joue subséquemment par des rapports de force sur le terrain politique, économique et social. Un rapport de force se caractérise par l’opacité, la domination, l’exclusion et des avantages exorbitants au profit du gagnant et de son clan. En revanche, on reconnaît un rapport de flux par la transparence, le contrôle social, l’inclusion et le sacrifice proportionnel pour tous. Dans ces conditions est-on vraiment un bon chef faisant office d’un catalyseur de changement ou plutôt d’un loup dans la bergerie ?
– La manière de gouverner en Afrique trouve son ancrage dans l’héritage colonial qui demeure un lourd fardeau à porter par les chefs d’Etat néocoloniaux qui, au lieu d’être des serviteurs chevronnés de leurs peuples choisissent de continuer d’être des esclaves des maîtres d’hier.* On voit avec quel empressement après chaque élection vraie ou frelatée mais cautionnée, ils sont obligés d’aller faire allégeance à ces maîtres pour renouveler leur serment du triangle de Karpman.
– D’après la charte de l’impérialisme, la sujétion des chefs d’Etat africain et l’obéissance dans l’absolu des peuples noirs ne doivent faire l’objet d’aucune circonstance atténuante dans les rapports entre les pays colonisateurs et les pays colonisés. Comme les dispositions ci-après les stipulent, il y a bien des questions de gouvernance de l’Afrique qui se posent en optant de continuer d’accepter la clochardisation ou de changer de philosophie politique pour *cheminer ensemble comme de vrais partenaires.
– Dans l’article 1 de la charte de l’impérialisme, la devise de l’impérialisme est : « Gouverner le monde et contrôler les richesses de la planète. Notre politique est de diviser pour mieux régner, dominer, exploiter et piller pour remplir nos banques et faire d’elles les plus puissantes du monde.»
Cet article premier amène à poser cinq questions au nom du principe immoral de diviser pour régner : A qui appartiennent l’Union africaine, les organisations régionales du continent notamment l’Union du Maghreb arabe (UMA), le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), l’Autorité intergouvernementale sur la sécheresse et le développement (IGADD), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)… ?
– Quelle est la part des Etats membres dans le budget de fonctionnement et le budget d’investissement de chacune de ses organisations?
Après six décennies, quelles sont les entreprises publiques et administrations étatiques stratégiques qui continuent d’être dirigées par des occidentaux en Afrique? Et pourquoi, les armes refusent-elles de se taire sur le continent alors même que les ressources du sol et du sol issues des guerres considérées comme des minerais du sang continuent de prospérer avec des seigneurs de guerre qui sont tous des dirigeants africains? Comment comprendre que les pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger boudent la CEDEAO pour créer une Alliance des Etats du Sahel qui est en voie d’être transformée en Confédération avec comme revendications centrale une vraie indépendance et une souveraineté affirmée ? – Plus dramatique, l’article 2 martèle que « Aucun pays du tiers-monde ne constitue un Etat souverain et indépendant. »
Cette disposition traduit parfaitement l’Etat pathologique dans lequel tout le continent africain se trouve. Le sachant bien, c’est malhonnête d’organiser à coup de dépenses significatives une fête d’indépendance alors qu’il n’y a rien à célébrer.
– Cela est d’autant plus malhonnête et foncièrement plaisantin qu’aucun Etat africain ne dispose à ce jour, d’une planification à moyen et long termes de son système d’indépendance nationale et d’interdépendance des nations dans chaque domaine de la vie économique et sociale. S’agissant de la souveraineté, elle est tout pouvoir de décision sans injonctions extérieures sur la base des besoins des pays africains. C’est par la souveraineté que l’Afrique doit se libérer du joug colonial et par l’indépendance que la sécurité humaine des pays africains sera garantie et assurée. Le bilan de l’indépendance et de la souveraineté est désastreux. Enfin, l’indépendance et la souveraineté en Afrique supposent *la fin du monde unipolaire avec des hégémonies occidentales pour passer à un monde multipolaire dans lequel le respect mutuel, les intérêts réciproques par le changement de paradigme afin qu’aucun pays de la planète ne confine plus jamais les autres Etats dans des rapports de force mais dans un partenariat rénové solidement ancré dans des rapports de flux où chaque pays à le droit d’exister pour le mieux-être de son peuple. – En scrutant l’article 3 sur le plan institutionnel qui proclame que « Tout pouvoir dans les pays du tiers-monde émane de nous, qui l’exerçons par la pression sur les dirigeants qui ne sont que nos marionnettes. Aucun organe du tiers-monde ne peut s’en attribuer l’exercice. », on constate que les chefs d’Etat africains qui savent qu’ils traînent des casseroles et ont peur de l’après-pouvoir ont une marge de manœuvre très étroit.-Surtout, le pouvoir d’Etat africain est un pouvoir totalement délégué par le pouvoir colonial et post-colonial.Corrélativement, l’Etat africain est une puissance molle au pied d’argile. Si nos chefs d’Etat et leurs équipes dirigeantes ne sont que des marionnettes selon cette disposition de l’article 3, c’est dire que ce sont des funambules que les Africains élisent et nomment pour amuser la galerie des peuples dans la galère. Lorsque certains Françafricains à peau noire nous parlent de démocratie en Afrique sous le prisme occidental, c’est malséant et choquant dans la mesure où le pouvoir n’émane pas du peuple et ne saurait induire une gouvernance par le peuple et pour le peuple.L’article 4 couve un cynisme optionnel qui sort de toute subtilité de la dignité humaine. Il affirme après la décision de balkanisation de l’Afrique a la conférence de Berlin (1884-1885). C’est à partir de 1890 que la fragmentation de l’Afrique sera effective pour conforter le principe de diviser pour régner en dominateurs pilleurs. Il stipule : « Tous les pays du tiers-monde sont divisibles et leurs frontières déplaçables selon notre volonté. Le respect de l’intégrité territoriale n’existe pas pour le tiers-monde. »
Pourquoi avoir balkanisé l’Afrique si tant est que nos frontières terrestres, fluviales et maritimes basées sur une souveraineté factice n’existent que pour nous entredéchirer et n’a aucun intérêt stratégique pour l’occident qui voit l’Afrique comme un seul Etat. – Ce qui signifie que l’intangibilité des frontières n’existe pas pour l’occident qui reste le propriétaire de l’Afrique avec un droit de recomposition territoriale de ce continent en fonction de ses besoins et intérêts immédiats et futurs.
– Il n’est pas surprenant de voir les ballets de la mendicité de 54 pays africains dans ses balades de misère face à chaque puissance du monde contemporain dont France et Afrique, Chine Afrique, Russie Afrique, Allemagne Afrique, USA Afrique, Inde Afrique, Turk Afrique, etc. L’Afrique est mineure parce qu’il ne coûte rien à ses dirigeants d’être humiliés en se plaçant sous la coupole de chacune des puissances étrangères. Quelle humiliation!
L’article 5 prescrit la dictature comme mode de gouvernance basé sur la prédation sans pudeur des deniers publics par les dirigeants africains vassalisés ainsi qu’il suit : « Tous les dictateurs doivent mettre leurs fortunes dans nos banques pour la sécurité de nos intérêts. Cette fortune servira des dons et crédits accordés par nous comme assistance et aide au développement aux pays du tiers-monde. »
Quelle hypocrisie quand les gouvernements africains donnent l’impression d’être souverains alors qu’ils sont sous les bottes des institutions internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, des sociétés multinationales ainsi que des aides bi et multilatérales budgétaires, médicales, alimentaires et militaires des pays colonisateurs. C’est malhonnête de faire croire que les dirigeants africains nous dirigent ; ils sont plutôt des tortionnaires agréés en mission de commandement et voilà pourquoi les armes refusent de se taire.Les dispositions de cet article sont hostiles particulièrement aux libertés et aux droits de l’homme en général.
– La conférence de Baule de juin 1990 demandant aux Africains d’abandonner la dictature pour la démocratie fut un appel de tromperie avec des non-dits.
Car cette démocratie des baies vitrées a propagé le néolibéralisme radical* sur le continent avec une confiscation du pouvoir d’Etat par le pouvoir de l’argent. Elles ont encouragé notoirement la possibilité d’encourager la malhonnêteté à grande échelle dans les deux camps, surtout elles ont laissé les dirigeants africains organiser le pillage des deniers publics de chacun de leurs pays pour ensuite les obliger à verser cette rente malhonnêtement acquise sur les comptes bancaires en occident et autres paradis fiscaux. Une fois ce renflouement financier opéré, les sociétés civiles occidentales se mirent à dénoncer ces chefs d’Etat impudiques et à leur tour, les gouvernements occidentaux opèrent les saisies de ces mannes sur décision de justice avec la qualification de biens mal acquis* lorsque ces dirigeants africains ne sont plus au pouvoir ou décédés. Les jeux de rôle sont intelligemment distribués, orchestrés avec professionnalisme et convenablement joués. Pendant ce temps en Afrique, la pauvreté galope, les rebellions armées prolifèrent, le terrorisme gagne du terrain, la jeunesse africaine en quête d’un meilleur monde qu’est l’occident cherche à partir, et beaucoup de jeunes finissent le parcours de leurs rêves par la mort dans les déserts du Sahara ou dans la mer méditerranée.
👉🏿Fin Séquence lll👈🏿