Le Bénin des anomalies républicaines ( Un billet de Virgile AHISSOU )

Constats, rappels puis interrogations. C’est la démarche que je m’efforcerai à suivre dans cette livraison consacrée à un pan du vaste mur du fonctionnement des institutions républicaines au Bénin.

J’ai constaté qu’une conseillère à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), alors vice-présidente de la même institution à été élue député et siège à l’Assemblée nationale depuis le 12 février 2023. Son remplaçant n’a pas été désigné à ce jour et la HAAC fonctionne avec huit conseillers sur les neuf prévus par la constitution. Toutefois, le poste de vice-président de l’institution n’est plus vacant, vu que les conseillers ont élu un nouveau vice-président le 16 août 2023.

J’ai constaté par ailleurs qu’une autre conseillère à la HAAC est décédée le 18 mai 2023 (paix à son âme!) et son remplaçant désigné en juillet 2023 puis installé le 08 août 2023. Je rappelle qu’après la démission du président de la Cour constitutionnelle le 12 juillet 2022, son remplaçant (en tant que membre de la cour) n’a pas été désigné jusqu’à la fin du mandat et l’installation d’une nouvelle cour constitutionnelle, le 06 juin 2023. La Cour constitutionnelle avait fonctionné pendant près d’un an avec six conseillers sur les sept prévus par la constitution. Toutefois, le poste de président de la cour constitutionnelle n’était pas resté vacant, les membres ayant élu un nouveau président le 11 octobre 2022. Ces constats et rappels m’amènent à m’interroger. D’abord, pourquoi n’a-t-on pas procédé au remplacement de la conseillère à la HAAC élue député ? Ensuite, la HAAC 6è mandature fonctionnera-t-elle avec huit membres sur les neuf prévus par la constitution jusqu’à la fin du mandat? Si tel était le cas, comme on l’a déjà observé avec la Cour constitutionnelle, quid alors du bon fonctionnement des institutions républicaines et du respect de la constitution ?