Dans une lettre adressée au président Patrice Talon, Nadine Okounmassoun dresse un bilan critique des années de gouvernance et appelle à des assises nationales pour apaiser les tensions politiques et sociales avant les élections générales de 2026. Elle exhorte le chef de l’État à privilégier l’unité nationale et à poser les bases d’un avenir apaisé pour le Bénin.Lire la lettre ouverte
Nadine OKOUNMASSOUN Calavi, le 21 Novembre 2024Tél:54737368Email :nadineokoumassoun12@gmail.com À Monsieur le président de la République Objet: Lettre ouverte au président Patrice Talon au sujet des élections générales de 2026Monsieur le président Patrice Talon, Le Bénin, depuis votre arrivée au pouvoir, traverse les périodes les plus sombres de son histoire en raison du choix de votre mode de gouvernance axé sur la réalisation du bien matériel contre le bien-être social et l’épanouissement moral des Béninois. Vous l’avez sans doute adopté croyant indiscutablement faire le bon choix pour le développement du Bénin. Vous avez, par conséquent, dès vos premières années de gouvernance, engagé la répression contre tous les puissants hommes d’affaires qui pourraient influencer négativement, la concrétisation de cette vision. Très astucieux, il ne vous a pas fallu beaucoup de temps pour dégarnir l’espace politique de tous les potentiels concurrents politiquement et financièrement stables. Il faut l’avouer, vous avez un si remarquable potentiel que si vous aviez voulu le déployer pour développer sincèrement le Bénin, cela ne vous coûterait pas plus que le temps nécessaire à la respiration. Mais vous l’avez oublié. Monsieur le président, après que vous avez balisé le terrain pour ne laisser place à aucun piège concurrentiel, vous vous êtes dressé contre le pauvre peuple. Au prétexte de l’assainissement du cadre de vie, vous vous êtes employé à déguerpir les petits commerçants de l’espace public qu’ils occupaient, pour certains avec une autorisation administrative, détruisant le business de nos pauvres parents. Des sociétés publiques ont été fermées sans aucune politique de reconversion pour assurer le suivi de ces familles qui se sont vues contraintes au chômage. La liste des dégâts est tellement longue qu’il me faudra tout un siècle pour les énumérer. Comme si cette misère à laquelle est contraint le peuple béninois ne suffisait pas, à l’approche de chaque élection, vous développez des politiques d’exclusion qui créent des tensions politiques. C’est malheureusement le peuple peuple qui sera encore victime des tirs à balles réelles, mutilations physiques et emprisonnement pour certains… Depuis la fermeture des frontières avec le Niger, notre économie a basculé dans le chaos. Des milliers d’emplois ont été détruits. À qui la faute ?Vous encore!Les lois sur l’embauche esclavagisent les jeunes qui se retrouvent sans emplois, livrés à eux-mêmes. Le recours que trouvent les moins tenaces est la cybercriminalité.Le peuple souffre; tout le monde a mal.À ce bilan si peu glorieux, va encore s’ajouter malheureusement le vote d’un code électoral qui, visiblement, n’a pour vocation que d’exclure. Monsieur le président, tellement de choses ont été détruites sous votre pouvoir, tellement de personnes ont été frustrées, brisées qu’on comprend votre obsession à assurer vos arrières en édictant un code qui exclut.Ce n’est pas en voulant, par diverses manœuvres, empêcher la prise de pouvoir par l’opposition que vous serez en sécurité. C’est illusoire de le penser. Le problème demeurera. Ce qu’il y a lieu de faire, Monsieur le président, c’est de convoquer les assises nationales pour permettre à tous les exilés politiques de revenir au pays et que les détenus politiques puissent recouvrer leur liberté. C’est une grande opportunité pour vous: saisissez-la!Nous devons nous asseoir pour discuter des enjeux pour l’amortissement du développement du Bénin. Ensemble nous trouverons des solutions pour l’emploi des jeunes qui reste un défi majeur à relever. Le peuple vous portera alors immanquablement en triomphe et l’histoire retiendra votre nom. Ce n’est que comme cela que l’après-vous sera assuré avec quiétude et certitude Ce message, je le fais pour vous, par amour justement parce je vous aime. Recevez, monsieur le président, dans l’espoir que mon message puisse trouver grâce à vos yeux, pour l’intérêt du Bénin, mes sincères salutations.
Nadine OKOUNMASSOUN