Afrique

Mali: la Cédéao “rassurée” sur un futur retour des civils au pouvoir

  • juin 9, 2021
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Mali: la Cédéao “rassurée” sur un futur retour des civils au pouvoir

La mission des Etats ouest-africains dépêchée au Mali après un deuxième coup d’Etat militaire en neuf mois s’est dite “rassurée” par les engagements pris par le nouveau président, le colonel Assimi Goïta, quant à un retour des civils au pouvoir début 2022.

Les propos de Jean-Claude Kassi Brou, haut responsable de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), offrent de l’air au colonel Goïta et son Premier ministre de transition, sous forte pression intérieure et extérieure.

“Sur les points clés, nous avons été rassurés par le président de la transition et le Premier ministre”, a déclaré Jean-Claude Kassi Brou devant des journalistes à Bamako. Cela concerne en premier lieu la tenue, en février 2022 comme prévu, d’élections censées ramener les civils à la tête de ce pays clé pour la stabilité du Sahel face au jihadisme, a-t-il dit.

Jean-Claude Kassi Brou faisait partie de la mission envoyée mardi au Mali par la Cédéao, médiatrice dans l’inextricable crise politique dont s’accompagne la crise sécuritaire malienne.

La mission devait évaluer la conduite à tenir après le putsch du 24 mai et les développements consécutifs: sommet de la Cédéao le 30 mai et suspension du Mali des instances de l’organisation, investiture du colonel Goïta comme président de transition lundi et nomination d’un Premier ministre le même jour.

Invoquant la gravité de la situation du Mali confronté à une litanie de maux, Assimi Goïta et un groupe de colonels ont conduit un premier putsch le 18 août 2020 pour renverser le président Ibrahim Boubacar Keïta. Ils se sont ensuite engagés à remettre les commandes aux civils, ont accepté de mauvaise grâce un délai de 18 mois, et ont programmé des élections le 27 février 2022.

Ces engagements ont été remis en doute le 24 mai quand le colonel Goïta, resté le véritable homme fort de cette période transitoire, a évincé le président et le Premier ministre de transition. Il s’est fait investir lundi.

– Engagement personnel –

Il a depuis paru vouloir donner des gages à ses partenaires étrangers, Cédéao, ONU ou France.

La France, après huit années de coopération étroite contre les jihadistes, a suspendu les opérations militaires conjointes, un coup dur pour l’armée malienne sous-équipée et sous-entraînée.

Le colonel Goïta a dit son intention d’organiser des élections “aux échéances prévues”. Sitôt investi, il a accédé à une autre demande en nommant un Premier ministre civil, et non pas militaire, en la personne de Choguel Kokalla Maïga, vétéran de la politique malienne.

Le colonel Goïta mardi soir, le Premier ministre Maïga mercredi matin ont réitéré ces assurances devant les émissaires de la Cédéao.

Outre l’engagement au respect du calendrier, la délégation a reçu l’engagement de leur part qu’ils ne se présenteraient pas à la présidentielle de 2022, comme la Cédéao l’exigeait, a dit Jean-Claude Kassi Brou.

Elle a aussi entendu le Premier ministre exprimer sa volonté de former un gouvernement “inclusif”, a-t-il ajouté.

– Consultations diplomatiques –

Les partenaires du Mali s’inquiètent que, dans un contexte tendu, les querelles en cours depuis des années ne sapent à nouveau l’action du gouvernment.

Celui-ci sera formé “au plus tard dimanche”, selon M. Maïga. “Dans maximum six semaines”, l’équipe dirigeante présentera aux Maliens “les grandes lignes de l’action gouvernementale pour respecter les différents engagements pris”, a dit M. Maïga devant des journalistes après avoir reçu la mission.

La question des mesures prises par les partenaires du Mali après le putsch du 24 mai est sur la table.

Avant de repartir, le chef de la mission ouest-africaine, l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, a reçu les diplomates de différents pays, ont constaté les journalistes de l’AFP.

En ce qui concerne la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou a lié la réintégration du Mali dans les instances à un retour à l’ordre constitutionnel, sans plus de précision.

La France a jusqu’alors “pris note des assurances” maliennes, mais a dit mardi attendre de juger sur pièces.

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