La Confédération Estudiantine et Scolaire d’Afrique, fait le point des cas de violences faites aux étudiants subsahariens au Président Tunisien. Dans sa lettre,elle dénonce ces cas de violences sur toutes les formes et invite le Président Tunisien à prendre les mesures urgentes pour assurer l’intégrité de toutes celles et ceux qui vivent sur le territoire tunisien.Lisez plutôt la lettre
Abidjan, le 03 mars 2023
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Son Excellence Monsieur le Président de la Tunisie
Objet : Lettre ouverte au sujet de la persécution des étudiants noirs Excellence
Monsieur le Président,Par la présente, la Confédération Estudiantine et Scolaire d’Afrique (CESA), vient demander à votre haute autorité de passer à l’action face à la persécution systémique des étudiants noirs dans votre pays.Le 20 février 2023, une campagne sécuritaire a été lancée à Tunis et dans plusieurs autres villes, pour contrôler, soit disant, les sans-papiers ou les personnes en situation irrégulière en Tunisie. Il s’agit notamment des personnes à la peau noire. Cela a bien évidemment engendré une vague d’interpellations brutales, d’agressions violentes, de perquisitions musclées et de chasses à l’homme incontrôlables.Les étudiants subsahariens n’échappent point à la situation. Obstacles administratifs, persécutions, brutalités et descentes de la police à leurs domiciles, violences physiques, viols, discriminations et racisme ambiants sont les mots qu’il convient d’employer pour qualifier le traitement auquel ils sont soumis dans tout le pays. Pourtant, la plupart des étudiants noirs dans le pays ont leurs documents à-jour.Dans un pays de l’Afrique où tous les Africains devraient en principe recevoir soins, écoute et accompagnement, nos camarades sont victimes de racisme, d’humiliation, de violence et de mépris de la part de la police et certains groupes organisés.En tant qu’organisation qui travaille à construire l’intégration africaine à la base, cest-à-dire à partir des couches scolaires et estudiantines, la Confédération Estudiantine et Scolaire d’Afrique (CESA) est prise d’une indignation profonde et une colère envers les autorités qui acceptent par leur silence et inaction ce drame. D’autant plus que la CESA ne peut pas accepter que des étudiants tunisiens, qui sont de facto membres de l’organisation, soient victimes de racisme à l’étranger.L’ensemble de la société tunisienne doit donc travailler à briser ce cycle de méconnaissances et de racisme pour permettre à tous les Africains de vivre dans une société valorisante, exempte de violences telles que celles que vivent les subsahariens et surtout les étudiants en ce moment en Tunisie.Monsieur le Président, nous tenons à joindre notre voix aux autres qui se lèvent pour vous demander de prendre toute la mesure de la situation, en tant que garant de l’intégrité de toutes celles et de tous ceux qui vivent sur le territoire tunisien. Nous vous demandons de faire procéder à l’arrêt des violences quelle que soient leurs origines. Nous voudrions que vous accordiez une attention particulière au cas des étudiants qui, sont en quête du savoir et qui ne représente aucun danger pour la société. Nous vous confions leur sécurité que vous avez la responsabilité de mettre tout en œuvre pour assurer.Il est urgent de passer à l’action et d’engager la société tunisienne dans un processus de paix. Cette mise en action concrète et pertinente doit prendre racine dans l’esprit des peuples africains qui se battent pour sauvegarder la cohésion qui les a toujours caractérisés.
ALLAH SAINT CLAIR,
SECRETAIRE GENERAL CONTINENTAL