Dans ce numéro de l’initiative 30 jours d’hommage à Jérôme Carlos, Luc Aimé Dansou, journaliste- consultant presse écrite & télévision rend hommage à Jérôme Carlos. Lisez son texte d’hommage.
JEROME CARLOS, UN GRAND !
Les échanges entre lui et moi commençaient généralement par une blagounette en goungbé. Le doyen Carlos me prenait pour un Porto-Novien. Il savait que j’avais passé plusieurs décennies dans cette ville et que j’y retournais souvent. Que j’y ai encore des parents et des amis. Quand il m’appelait pour me féliciter au sujet d’un article que j’ai signé, ou d’une position que j’ai exprimée, nous commencions toujours en goungbé.
Il savait parler à son interlocuteur. Il savait aussi écouter. Sans jamais se montrer supérieur à l’autre, il n’imposait pas son point de vue mais l’exposait et vous laissait décider en toute responsabilité. Il savait aussi être péremptoire.
En 2004, les professionnels des médias du Bénin s’apprêtaient à mettre en service La Maison Des Médias. L’un des nombreux chantiers sortis des états généraux de la presse de 2002. Pour recruter le directeur de ce centre dédié aux activités des professionnels des médias du Bénin et d’ailleurs, un appel à candidature a été lancé. Après l’ouverture des plis, et le travail de la commission chargée de désigner ledit directeur, la suite risquait de déboucher sur une crise au sein de la corporation. C’est alors que, dans la foulée, le doyen m’appela.
- Lad Lad, comment vas-tu?
- Bonjour doyen. Je vais bien.
- Laad, Laad Lad, tu as raison, mais laisse tomber.
Puis il enchaina avec un proverbe en Yoruba.
Journaliste-chroniqueur et écrivain, Il était aussi un médiateur habile mais savait dire NON à certains pyromanes qui lui demandaient de jouer les sapeurs-pompiers. Et, ça, c’est la marque des Grands. Jérôme Carlos était Grand. Il était un Grand.
Malabo, 22 janvier 2022
Luc Aimé Dansou
Journaliste- consultant presse écrite & télévision
Direction générale ASONGA RTV