Le secteur de la santé est confronté à plusieurs problèmes en République du Bénin. C’est ce qu’on peut comprendre du rapport de l’ONG Bénin Diaspora Assistance de cette année 2024. L’ONG a noté une absence du social et divers problèmes auxquels ce secteur est confronté.
La situation des Béninois expatriés face à l’absence des ambassades et de consulats dans leurs pays résidents constitue une détresse pour la prise en charge de ces Béninois. Ceci s’explique par le fait que certains, étant en situation irrégulière dans ces pays, ne peuvent se permettre le luxe de chercher à se déplacer vers les pays dont les ambassades du Bénin existent encore, et ayant juridiction sur leurs résidences. Des personnes évacuées par l’État béninois vers le territoire français pour des raisons de santé sont régulièrement contraintes de retourner au Bénin sans être guéries. Dans les hôpitaux publics du Bénin, l’ONG a noté un refus de la prise en charge des indigents et des plus démunis non-fonctionnaires souffrant des affections à longue durée depuis le 1er septembre 2018, date de début de la réforme de la santé au Bénin. Une situation qui ne cesse d’entraîner un débordement excessif dans les hôpitaux. Sur le plan national, l’ONG Bénin Diaspora Assistance a remarqué un manque de personnels et agents de santé qualifiés entre 3600 et 3800 suite à une enquête et mentionné dans un rapport de 2021. L’autre problème auquel le secteur fait face reste l’absence de plateau technique, ce qui impacte négativement la population béninoise. Il s’agit d’un problème qui ne date pas de la Rupture mais de tous les régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance du Bénin à nos jours a mentionné le rapport. Ces hôpitaux utilisaient des matériels des hôpitaux privés mais depuis la décision du gouvernement qui demande le retrait de ces matériels, les carences des hôpitaux du Bénin ont été aggravées. C’est l’exemple de l’hôpital de Zagnanado où il faut que les populations se déplacent à Goho avant de faire l’échographie, y compris les femmes enceintes. Et l’état de la route ajouté au temps perdu aggrave parfois l’état des patients. À l’hôpital de Ouidah, l’ONG a constaté une catastrophe de la maternité jusqu’à la morgue. ‹‹L’absence de personnel qualifié et même de chirurgiens a contribué au décès de YANN, un jumeau de 17 ans arrivé dans cet hôpital à midi pour un problème d’appendicite. L’absence de chirurgien disponible alors que la famille a payé pour les soins depuis 13 heures lui a été fatal aux environs de 3 heures du matin pour défaut de chirurgien. L’intervention payée n’a jamais eu lieu et jamais été remboursée après décès››. Quant à la maternité du CHDO à Porto-Novo, tout comme l’ensemble des maternités à l’intérieur du pays, l’absence de berceau, le manque de personnel, la surcharge du travail sont les maux qui aggravent encore la situation des malades que les hôpitaux sont censés guérir. Il est également précisé dans le rapport que l’hôpital de zone de Ouidah ne dispose même pas de l’IRM, ni un scanner alors que conformément à la chaîne pyramidale, les populations de Djondji, de Dokloboue, de Totogbo, d’Avlo, de Houclou, de Zoungbodji, de Kpomassè, de Savi, d’Assogbénou, de Kpahou, de Vasseho, de Godonoutin pour ne citer que celles-là, doivent s’y rendre pour leurs premiers soins. À cela s’ajoute l’état de la route qui quitte l’hôtel Gbènan pour l’hôpital de zone de Ouidah complètement dégradée. Dans les hôpitaux du Nord, plusieurs dizaines d’entre-eux n’ont même pas d’électricité et parmi ceux qui ont des groupes électrogènes, il n’est pas rare de constater que ces groupes sont souvent en panne ou en rupture de combustible, ce qui oblige à procéder à des interventions avec des lampes torches. La réforme du secteur de la santé a aggravé le fort taux de mortalité au Bénin, un taux triplé à la suite de la réforme du secteur a fait savoir le rapport de l’ONG Bénin Diaspora Assistance. Une réforme qui a accentué aujourd’hui l’hécatombe dans le rang des populations les plus démunies.
Casimir E. OKE
2 Commentaires
Vous êtes où maintenant je vais
Et c’est très regrettable que l’Africain fasse ça à son frère de sang