La devise nationale du Bénin : ce que je dénonce
Si la justice se fraternise, il y aura moins d’instrumentalisation des praticiens du droit et les décisions de justice se rendraient au nom du peuple. L’impunité des chefs serait loin de nous et ce serait la fin des immunités inutiles.
Si le travail se fraternise, il y aura moins de licenciements abusifs, moins d’exploitation des producteurs par une poignée de ploutocrates avides d’argent.Ceux qui ont déterminé ces trois valeurs pour structurer la devise du Bénin sont des illuminés comme on n’en trouve plus aujourd’hui dans l’univers des plaisantins.
La fraternité est tout un projet politique et si elle figure comme la première valeur de la devise nationale du Bénin, c’est qu’elle doit être productrice de sens pour le vivre-ensemble.
– Mais de 1960 à cette veille de 2025, aucun régime politique, aucun parti politique et aucun modèle de pensée ne sont parvenus à donner du contenu et un mode opératoire à la Fraternité, à la Justice et au Travail. En l’absence d’opérationnalisation de cette devise, sachant que la fraternité précède la nation, tout ce que disent les politiciens en matière d’unité nationale, c’est du breuvage toxique.
Quand on sort d’une réforme du système partisan sans une clarification de ce que tous les partis politiques doivent avoir en valeurs absolues partagées (VAP), c’est alors de l’errance de l’esprit.
La fraternité combat la misère par la solidarité et le travail en combattant l’exploitation de l’homme par l’homme.
Elle stimule le dialogue et le consensus qui sont indispensables à la démocratie ou le pouvoir du peuple. – *Un vrai frère n’est jamais un dictateur, un persécuteur avide de produire des victimes asservis.
Quand la fraternité se fragilise, par derrière, il y a toujours des injustices, des exclusions et de l’opacité.
Simon-Narcisse TOMETY