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Voici la dernière bataille que Jérôme Carlos n’a pu mener à son terme selon Eugène Gnimassou, l’ex Secrétaire Général du Médiateur de la République

  • janvier 28, 2024
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Voici la dernière bataille que Jérôme Carlos n’a pu mener à son terme selon Eugène Gnimassou,  l’ex Secrétaire Général du Médiateur de la République

Le suivi du Manifeste du cinquantenaire des indépendances africaines, ce document de référence adopté par l’Union Africaine (UA) , au regard de son importance pour le développement du Bénin est la bataille que Jérôme Carlos n’a pu mener. Eugène Gnimassou nous rappelle dans ce quatrième numéro de l’initiative « 30 jours d’hommage à Jérôme Carlos)  » le parcours de l’homme. Lisez plutot son hommage.

VENI, VIDI, VICI

Bel homme, grand de taille, bien bâti, grand athlète plusieurs fois médaillé, grand poète,
grand écrivain, chroniqueur incisif, Jérôme Carlos était surtout un grand journaliste. Paradoxalement, l’homme était mesure, modération, circonspection, voire effacement, pour pleinement commercer avec ses semblables. Il a le talent de les faire accoucher par maïeutique du capital de citoyenneté somnolant en eux ; qualité que tout le monde s’accorde à lui reconnaître au point où, ici, il se dit aujourd’hui de lui qu’il est le meilleur journaliste.
Contrairement à l’âne de Buridan mort, faute d’avoir su choisir entre le foin et l’eau, l’illustre disparu, confronté au choix cornélien entre la dignité et la compromission, a su trancher, sans regret, jusqu’au dernier souffle, fidèle à ses idéaux. Il apparaissait, dans cette jungle ténébreuse, comme un pôle de lumière irradiant les zones d’ombre, avec les moyens qui ont été les siens : sa plume et son micro.
Et pourtant, malgré les inestimables services rendus à la nation et reconnus de tous, malgré le capital d’estime dont il jouissait auprès des donneurs d’ordre aussi, le de cujus n’a jamais pu être honoré chez lui par l’État. La seule fois où son nom figurait sur la liste des récipiendaires, le dossier, après avoir été actualisé sur deux années consécutives, a été finalement classé sans suite, jusqu’à ce jour.
Loin de s’en offusquer, il a engagé la dernière bataille qu’il n’a pu mener à son terme, celle du suivi du Manifeste du cinquantenaire des indépendances africaines, ce document de référence adopté par l’Union Africaine (UA).
C’est le produit du symposium international sur le cinquantenaire des indépendances africaines, tenu à Cotonou, du 16 au 20 novembre 2010 dont il a été le rapporteur général. Assisté de quelques membres encore actifs de la Commission indépendante ayant géré cette rencontre, sous la responsabilité du Médiateur de la République d’alors, monsieur Carlos se proposait d’interpeller les autorités compétentes pour sortir des tiroirs où il est enfoui depuis 2010 ce texte majeur plus que jamais d’actualité, afin de lui assurer le suivi qu’il mérite, au regard de son importance pour le développement du Bénin.
Oui ! Jérôme Carlos est venu ; il a mené le combat qui a été le sien ; il a gagné et s’en est allé, la tête haute. Son épouse, ses enfants et parents doivent être fiers de lui. Sa disparition autorise espérance et ambition pour la postérité, ses écrits tenant lieu de boussole.

Eugène M. B. GNIMASSOU
Administrateur des entreprises,
ex Secrétaire Général du Médiateur de la République

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Samuel HOUNDJO

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