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l’Église Protestante Méthodiste du Bénin est confrontée à une nouvelle crise. Une fronde s’est formée contre la gestion de l’actuel président de l’Eglise à qui il est reproché de nombreuses fautes aussi bien au plan de gestion qu’au plan moral. Ce dernier n’aurait dû sa réélection qu’au soutien du Chef de l’État. Un état de fait que dénonce le Professeur Paulin Hountondji dans une tribune qu’il vient de rendre publique. Il revient sur la chronologie des faits. Le document du Professeur Paulin Hountondji vous est lu par Crystal News par la voix de Virgile AHOUANSÉ.
Une Eglise dévoyée ? Ce que les fidèles attendent de l’Etat Par Paulin HOUNTONDJI
1- De quoi je me mêle ?
L’Etat doit s’abstenir. Le Pouvoir doit apprendre à ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas. On imagine mal une autorité politique s’immiscer dans les affaires intérieures d’un ménage en prétendant dicter le menu du jour et en ordonnant par exemple : aujourd’hui vous mangerez du manioc et non de l’igname, demain la patate douce, après-demain du riz, etc. La maîtresse de maison aurait raison de dire à l’autorité : « ô grand chef, de quoi je me mêle ? » Il en est de même dans les groupements religieux. La maîtresse de maison, ici, c’est la communauté des fidèles. Il peut arriver qu’un chef religieux trahisse ses engagements et oublie sa mission, ou qu’il fasse le contraire de ce qu’il avait promis au départ. Il peut arriver qu’il détourne les deniers du culte, qu’il s’illustre par son immoralité ou par une pratique éhontée du clientélisme et de la corruption. Il peut arriver que pour ces raisons ou d’autres encore, il soit rejeté par la communauté. Le pouvoir politique aurait tort de le soutenir contre vents et marées et de vouloir l’imposer. Or, c’est exactement ce qui vient de se passer à l’Eglise protestante méthodiste du Bénin (EPMB). Un puissant mouvement de fond s’était formé pour balayer un chef d’Eglise qui se faisait appeler « Eminence », mais qui s’était illustré par toutes sortes d’indélicatesses : détournement des deniers du culte, saignement à blanc des institutions comme les établissements scolaires ou l’hôpital protestant « le bon Samaritain » (HPBS), opacité totale dans la gestion des fonds mis à sa disposition (réfection de Wesley House, apurement des montants dus à la CNSS, subvention destinée à « Radio Hosanna », etc.), tribalisme, clientélisme et favoritisme dans les recrutements, les nominations, les affectations, et pour couronner le tout, une solide réputation d’inconduite sexuelle. Ce mouvement s’était donné pour nom « La Sentinelle ». Initié par des ténors de l’ex-EPMBConférence (EPMB-C), il avait vite conquis toute l’Eglise. Les anciens ténors nous ont dit en substance : « C’est nous qui l’avons fait élire. Mais il nous a fait tellement honte que nous allons nous-mêmes le débarquer. Tenez-vous tranquilles et laissez-nous faire ». La jonction était ainsi faite avec le noyau dur de l’ex-EPMB stricto sensu, baptisée par ses anciens adversaires « EPMB- Synode » La Sentinelle avait demandé audience à « Son Eminence » pour l’entendre elle- même s’expliquer sur les nombreuses accusations portées contre elle et véhiculées par une rumeur de plus en plus ample. L’audience a été accordée sans délai. Rendez-vous a été pris pour quatre « séances de travail » au cours desquelles son « Eminence », entourée de ses amis et de quelques-uns de ses bailleurs de fond, a tenté tant bien que mal, mais plutôt mal que bien, de se disculper. Les conclusions de ces séances ont été consignées dans un rapport conjoint, paraphé et signé par deux rapporteurs dont l’un était désigné par son « Eminence » et l’autre par la Sentinelle. Ce rapport existe, bien qu’il n’ait pas été diffusé jusqu’ici. De leur côté, un certain nombre de pasteurs honnêtes et courageux avaient initié une action tendant à attraire devant un conseil de discipline leur « éminent » confrère, conformément aux statuts et au règlement intérieur de l’Eglise. Leur lettre était un véritable réquisitoire, d’une clarté et d’une précision exemplaires. Elle a été traitée avec dédain par « son Eminence ». Mais elle existe toujours, et elle est toujours d’actualité.
2- Le Patron du pays
Paulin HOUNTONDJI
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1 commentaire
Appréciable